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Question 5
Quelles sont les grandes questions touchant à la mondialisation ?

Le livre d'Erik Orsenna a un intêret supplémentaire à travers les réflexions qu'il dégage, de façon subtile ou bien directe. Plusieurs problématiques de l'ordre de la mondialisation apparaissent. On peut ainsi les étudier par ordre d'importance, même si chaque problématique a son lot de difficultés et de questions.

La première problématique qui surgit durant la lecture (et après) du livre, est la grande inégalité entre les pays du Nord et ceux du Sud. C'est une conséquence directe de la mondialisation, et du choc entre plusieurs économies qui n'ont pas évolué de la même façon.
Il existe de nombreuses différences dans chaque pays producteur de coton et cela se voit avec, par exemple, l'opposition entre les producteurs maliens et américains : les américains ont droit à plusieurs subventions de l'État, afin de faciliter et accélérer leur production. Les maliens, quant à eux sont souvent facturés et doivent verser plusieurs impositions à l'État malien et à la CMDT. 
Paradoxalement, les producteurs maliens ont bien plus besoin de l'argent qui provient de la production du coton : elle est encore vivrière et est essentielle à leur survie. Ils sont le plus souvent sujets à la pauvreté, et en plus de cela, ne bénéficient que très rarement des avancées technologiques faites dans la production cotonnière. Ils ramassent parfois encore le coton à la main, par exemple. Pourquoi les maliens n'auraient-ils pas droit à des subventions de l'État ? Pourquoi, au contraire subissent-ils les effets de leur économie ? En effet, il semble tout simplement injuste que les producteurs qui font cette activité pour survivre ne puissent pas retirer de véritables profits de leur production faite dans des conditions extrêmement difficiles.
Les pays producteurs comme le Mali sont tout victimes d'un manque de transparence et du manque de règlementation du processus de la mondialisation au niveau mondial. Ils n'ont de plus, pas de lien avec une quelconque organisation qui pourrait défendre et faire valoir leurs droits : ils subissent un lourd manque de visibilité et de reconnaissance. Le monde ne se soucie que trop peu des producteurs qui sont derrière les vêtements et les produits qu'ils consomment dans la mesure où ils en bénéficient. Ainsi, avec la mondialisation qui s'accélère, les inégalités se creusent toujours plus au lieu de se réduire.

De cette différence de production découle directement la question de la modification et de l'évolution de la culture du coton. Au Mali, au Burkina Faso et dans les pays de l'Afrique de l'Ouest, on produit un coton pur, libre de toute substance et modifictation ou mutation étrange. Le coton est récolté à la main, très rarement modifié, et est d'une qualité tout simplement supérieure aux productions américaines. En Égypte, la culture du coton était une tradition, quelque chose qui faisait grandement partie de l'histoire égyptienne. Ces cultures pures, libres de toute contrainte font face à une grande évolution du monde : le phénomène économique et l'accélération globale de ce qui se fait dans le monde.
Tout va plus vite, absolument tout : l'homme cultivateur de coton est remplacé par d'énormes machines, toujours dans l'objectif d'obtenir plus d'argent des consommateurs. La qualité disparaît au profit de la rapidité : la quantité avant la qualité. Pourtant, le proverbe connu de tous ne prône-t-il pas l'inverse ? Le monde d'aujourd'hui est orienté vers l'argent, l'économie et le bénéfice : les cultures africaines sont bien trop lentes pour suivre cette grande évolution. La culture égyptienne perd de sa traditionnalité, la culture malienne ne parvient pas à faire face à l'importance et l'ascension de la culture américaine et chinoise qui se fait de façon mécanique.
Le coton perd de sa pureté aussi à cause des avancées scientifiques, et de la volonté humaine de perfectionner, parfois au détriment des valeurs originelles. Aujourd'hui, on essaie de combiner le coton à la qualité des toiles d'araignées, par exemple. Et ceci n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. De telles innovations semblent être inutiles, mais elles sont un symbole de l'innovation dont le monde n'a parfois tout simplement pas besoin. Mais le coton n'est pas le seul à faire les frais de la nature humaine en quête d'argent et de science : l'environnement aussi les subit.

Quoi qu'on en dise, les machines seront toujours moins respectueuses de la nature que la simple main humaine, quels que soient les apports destinés à moins polluer et moins détruire la nature. Les dernières problématiques sont donc d'ordre environnemental : le symbole même est la destruction du poumon de la planète, au Brésil, toujours pour des questions d'accélération et de bénéfices. Les fermes du Mato Grosso n'hésitent pas à détruire la forêt pour leur production cotonnière. Les OGM sont aussi un autre symbole, avec l'élaboration de plantes mutantes, qui ne correspondent même plus à ce qu'était le coton, à la base. 

Du point de vue de ces problématiques, la mondialisation apparaît comme étant un processus malsain, ne nous apportant que trop peu d'avantages. Le livre révèle plusieurs maux dont l'humain n'est même pas conscient, trop occupé à consommer ses propres produits. Des producteurs, des industries peinent à faire face à une concurrence qui devient beaucoup trop forte. La science tend à détruire ce qu'était le coton : une simple fleur blanche douce au toucher. Le coton devrait rester ce qu'il était, et ne devrait en théorie pas faire les frais des avancées économiques et de la nature humaine.